ChatGPT et le Corpus théorique freudien Sans le moindre accès aux algorithmes qui le gouvernent, il serait bien prétentieux ( et inutile) de vouloir comprendre le fonctionnement de cet AI."Même l’expert n’est pas en mesure de prédire ce comportement. La connaissance qu’il a de l’algorithme d’apprentissage ne lui permet que de déceler des traces de corrélations mathématiques, si évanescentes qu’elles ne peuvent donner aucune image complète de ce qui se passe réellement dans le ventre digital de la machine. Les saisir, quoique partiellement, est un plaisir d’initié, mais c’est un plaisir limité et coupable" dit Alexis Grinbaum (dans son dernier livre "Parole de Machine" mai 2023). Toutefois je peux y réagir à ma façon, sur quelques points choisis, qui deviendraient pour moi des points d'appui pour persévérer dans ma conversation peronnelle.Ces petits exercices ont pour but d'approcher ce que devient le Corpus Freudien et ce qu'il va devenir dès lors qu'il est récolté et manipulé en tous sens par des Intelligences Artificielles. De ce Corpus et surtout de son destin, les psychanalystes actuels sont responsables. 2 aspects sautent aux yeux dans les exposés de ChatGPT: -L'aspect à la fois "plat" et "parfait", trop parfait des réponses. Aucune référence au locuteur et pour cause : toutes les références sont dans le même niveau du même ensemble, sans la moindre indication de ce qui ferait leur vérité, ni par qui ni comment elle aurait été produite (sauf quand des documents sont reproduits in extenso avec toutes leurs données de production, ce qui me parait rare). En ce qui concerne spécifiquement le Corpus freudien de ChatGPT, puisqu'il a été constitué par Deep Learning jusqu'en 2015, on peut penser que sa base est le corpus en anglais , soit ensuite "traduit" , soit relié aux traductions françaises et autres. Depuis septembre 2023, l'Internet "actuel" sert aussi de base et vient s'y ajouter. Il serait donc intéressant de voir les "concepts" qui apparaissent et insistent en Fr. L'apparition et l'organisation des concepts va retenir toute mon attention. Leur organisation surtout, et tout ce qu'il est possible d'en déduire pour la suite. -La multiplication des consignes d'utilisation , comme si l'IA ne voulait avoir aucune responsabilité dans l'usage qui sera fait de ses propositions . | ||
Comme une IA n'a pas d'opinion, elle pratiquera l'exposé plus ou moins selon ce schéma (repéré plusieurs fois dans mes investigations et qui comporte -selon les sujets-5 ou 6 entrées):
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C'est un plan "parfait" , qui a surtout le mérite de rester "ouvert". En écrivant que la psychanalyse est une "contribution unique", elle me permet de continuer mes interrogations (unique en quoi?) et d' aller de couche en couche : ainsi apparaissent d'autres concepts et ainsi de suite. J'ai très vite compris que pour utiliser une IA la première des choses à faire, c'est d'apprendre à poser les bonnes questions, puis -de déduction en déduction- savoir constituer une série de bonnes questions. Alexei Grinbaum dans le N° 575 de La Recherche qualifie ainsi ce mode de questionnement: "La qualité des sorties dépend beaucoup de la manière de formuler les prompts. C’est ce qu’on nomme ingénierie des requêtes (prompt engineering). Si l’on veut être efficace, il y a quelques astuces qu’on ne comprend pas toujours scientifiquement, mais qui fonctionnent à merveille". Raphaël Gaillard nomme cette capacité "l'art du prompt"... |
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Genevieve Lombard Bordeaux le 12 novembre 2023 et le 20 février 2024 |